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Fé€RiE
2 juin 2005

Sur les landes du soleil levant On raconte

Sur les landes du soleil levant

On raconte l’histoire d’une rencontre entre des contrebandiers et des esprits, au cours de laquelle les Korrigans jouèrent un rôle beaucoup plus effrayant. Une petite bande de contrebandiers descendit un soir à terre près de Long Rock, en Cornouailles.

Ils déchargèrent tout le butin de leur barque, gagnèrent la ligne de plus haute marée et trois d’entre eux partirent s’occuper de vendre leurs marchandises tandis que les trois autres, parmi lesquels se trouvait Tom Warren de Paul, connu comme l’un des plus hardis contrebandiers de son temps, s’allongèrent pour prendre du repos.

A peine furent-ils assoupis qu’ils furent réveillés par des sifflets perçants mêlés de tintements. Croyant que c’étaient là des jeunes gens venus faire la fête, Tom se leva pour les chasser. Il monta sur une dune un peu haute et vit à quelques pas de lui, dans un creux de dune, toute une troupe de gens vêtus de couleurs vives, pas plus hauts que des poupées, qui sautaient et dansaient à la lueur d’une multitude de lampes.

Sur un tertre au milieu des danseurs, un groupe petits vieux, tous barbus, soufflaient dans des harmonicas, tapaient sur des cymbales et des tambourins, jouaient de la guimbarde et soufflaient dans des pipeaux de roseaux.

Les petits hommes étaient tous vêtus de vert avec des bonnets rouges et leurs barbes se trémoussaient en mesure. Tom s’amusa beaucoup du spectacle et ne pu s’empêcher de leur crier : « Faut-il vous raser – faut-il vous raser, vieux crânes rouges ? » Il les héla ainsi deux fois et se trouvait au point de recommencer quand tous les danseurs, et des centaines d’autres qu’il n’avait pas vu, coururent se mettre en rangs, armés d’arcs et de flèches, de lances et de frondes. Aux sons d’une marche militaire, les Korrigans s’approchèrent, grandissant à mesure qu’ils avançaient. Leur aspect redoutable effraya tom au point qu’il s’enfuit prévenir ses compagnons, les sortit de leur sommeil et leur cria de remettre la barque à flot sous peine de mort. Alors qu’ils couraient vers la mer, il leur tomba sur le dos une pluie de cailloux « qui brûlaient comme des charbons ardents ». Ils avaient si peur qu’ils gagnèrent le large avant d’oser se retourner, sachant pourtant qu’ils étaient en sûreté car nul korrigan n’irait mettre le pied dans la mer.5

Quand ils purent jeter un regard vers la côte, ils virent une armée de créatures les plus laides qu’on puisse imaginer. Alignées sur la rive, elles faisaient toutes sortes de gestes menaçants. Enfin à l’aube, on entendit approcher des chevaux, et le petit peuple disparu dans les dunes.

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